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Cimarrôn-Maroon-Marron, note épistémologique

[article]

Année 2006 350-351 pp. 237-247
Fait partie d'un numéro thématique : Sites et moments de mémoire
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Varia

Cimarrôn-Maroon-Marron Note épistémologique

Jean-Pierre TARDIEU *

Dans la sémantique diachronique de l'esclavage des Noirs aux l'un des termes les plus récurrents fut probablement le vocable cimarrôn, qui a donné maroon aux Indes occidentales anglaises et dans les îles sucrières françaises. L'extension sémique a laissé des traces toponymiques outre-Atlantique, avec de nombreux villages appelés Cimarrôn au Mexique, au Guatemala et au Honduras et des cours d'eau portant le même nom en Argentine et aux États-Unis par exemple.

S'appliquant à l'origine à l'esclave fugitif, ce mot serait arrivé jusqu'à nos jours grâce à un glissement de la relation du signifiant au signifié dû à l'évolution historique, pour, dans le français et le créole des îles *, désigner des animaux domestiques revenus à la nature, des plantes sauvages ressemblant à des variétés cultivées, une activité clandestine 2 et le rebelle à l'autorité arbitraire ou mal perçue. Le phénomène s'est également produit en Amérique hispanique, de façon moins intense cependant. Si le sens premier du terme n'est certes pas oublié comme le prouve le succès de l'œuvre de Miguel Barnet, Biografia de un cimarrôn 3, il ne semble pas avoir connu le développement rhétorique

* Université de La Réunion.

1. Le mot, apparu aux Antilles dès 1640, assure R. Arveiller, dans Contribution à l'étude des termes de voyage en français (1505-1722) ', Paris, 1963, p. 334, serait passé aux Mascarei- gnes de la fin du xvne au début du xvme siècle ; voir : Robert Chaudenson. Le lexique du parler créole de la Réunion, Paris, L. Honoré Champion, 1974, t. 1, p. 617 et 592.

2. Par exemple : " chat marron ", " cabri marron ", " avocat marron ", " taxi marron ", " travail marron ", " école marron " ; exemples tirés de R. Chaudenson, op. cit., p. 164. On consultera également la rubrique " marron " du Dictionnaire Crépie réunionnais I Français, de notre collègue feu Daniel Baggioni, Saint-Denis, Azalées Éditions, 1990, et le fort intéressant ouvrage de Michel Beniamino, Le français de la Réunion. Inventaire des lexicales, Paris, Edicef/ Aupelf, 1996.

3. La Habana, Instituto Cubano del Libro, 1967. On aura aussi garde d'oublier le personnage de Cimarrôn, héros de l'admirable nouvelle du romancier cubain Alejo Carpentier, " Los fugitivos ", publiée dans Guerra del tiempo, Barcelona, Barrai Editores,

Outre-Mers, T. 94, N° 350-351 (2006)

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