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Lundi 13 février 2012 1 13 /02 /Fév /2012 13:02

L'éminent Muftî Malikite Mauritanien Muhammad Ibn Muhammad Sâlim (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :

 

« Le Muftî doit être honnête de façon que son amitié pour l'un des adversaires, ou le profit qu'il en espère ne le conduise pas à léser l'autre. Il doit délivrer gratuitement ses consultations pour ne pas tomber sous le coup du verset qui dit : « Malheur à ceux qui rédigent de leurs propres mains des écrits et les attribuent à Allâh dans l'espoir d'en tirer un profit, aussi minime soit-il ! Malheur à eux pour ce que leurs mains ont tracé et malheur à eux pour le profit qu'ils en tirent ! » [Sûrah 2 – Âyah 79]. Il ne doit pas non plus se laisser influencer par les personnages importants.


Qu'il se garde également de délivrer une fatwâ° avant d'avoir étudier minutieusement le cas qui lui est soumis. Et il est certes dans l’erreur s’il croit que la rapidité à juger est une qualité de l'intelligence ou un signe de vivacité d'esprit, et que la lenteur est preuve d'incapacité intellectuelle. Car non ! La qualité, c'est bel et bien d'être attentif à ce qui touche la religion d'Allâh.


Le Muftî doit obligatoirement être un savant, car l'ignorant étant tel un aveugle égaré, comment peut il lui-même éclairer le chemin des autres [si lui même a besoin d'éclairage] ? Le
hadîth ne dit-il pas : « Allâh ne retirera pas la science de ce monde subitement, mais plutôt en rappelant les savants à Lui. Et lorsqu'il n'y aura plus de savants, on choisira des chefs ignorants ; on les consultera, ils donneront alors des réponses sans fondements se perdront eux-mêmes et égareront les autres. » [Al Bukhârî].


Des Imâms de notre madh-hab comme Al Qabîsî, Al Lakhmî [Al Andalusî] et Ibn Rushd interdisent à celui qui n'a pas étudié auprès de grands maîtres de rendre une fatwâ° tirée de leurs livres ; et logiquement, interdisent de tirer une fatwâ° à partir d'un livre d'une seconde main. 

 

Et honoré soit l'auteur de ces vers qui a dit : « Celui qui ne discute pas avec les savants de la valeur de sa connaissance et n'améliore pas son savoir perdra ses acquisitions initiales. Combien de gens collectionnent les livres dans tous les domaines ! Mais cela ne fait que les aveugler davantage. » 

 

Et un autre a dit : « Ne croit pas qu'à l'aide des livres tu seras forcèment comme nous. La poule à certes des ailes, mais elle est incapable de voler. »

 

Abû Hayyân [Al Andalusî] a dit aussi : « Penses-tu acquérir la science sans maître ? Penses-tu pouvoir seul aplanir tout les obstacles ? Penses-tu que l’intelligence à elle seule peut éclairer ? Non, c’est une prétention mensongère. Chercher la science sans guide c’est allumer une lampe sans huile. »


Ibn Al 'Ârif [Al Marrî] a dit :
« Celui qui, dans les questions obscures, ne soumet pas ses connaissances à l'autorité des savants, aura toujours des positions incertaines. Les livres sont des aides mémoires au service des initiés mais le vrai et le faux s'y mêlent. L'esprit doit sonder leur profondeur afin de découvrir la vérité qui s'y cache comme la perle dans la mer. »


Et sache que le savant peut être :


Mujtahid indépendant :

 

Les qualités requises pour l'être son exposées dans les ouvrages des fondements du droit (°usûl ul fiqh). Le mujtahid indépendant rend obligatoirement ses sentences selon le résultat de sont effort personnel (ijtihâd), et conformément à ses propres critères ; il lui est interdit de suivre les opinions des autres si elles ne sont pas conformes aux siennes. Quand il est en présence de thèses contradictoires, il s'efforce de tout bien peser afin de faire pencher la balance [vers une des thèses] ; dans le cas où il n'arrive pas à déterminer de quel coté se trouve la vérité, il peut alors soit s'abstenir, soit opter indifféremment pour l'une ou l'autre solution. Toutefois, Ash Shâtibî s'élève vivement contre cette dernière position.


Ou alors Mujtahid limité :

 

C'est celui qui possède les qualités de l'ijtihâd limité, exercé exclusivement dans le cadre du madh-hab auquel il appartient. Il doit être versé dans la science juridique de son madh-hab, savoir discerner l'absolu et le général du limité et du particulier, s'imprégner des opinions des maîtres enracinés dans la science, c'est-à-dire des spécialistes du fiqh qui en ont commenté les traités. Il doit aussi posséder une maîtrise parfaite des règles de son Imâm et des fondements sur lesquels cet Imâm a construit sa méthodologie juridique, ainsi que des procédés de raisonnement analogique servant à inférer les jugements à partir des textes de base. Il doit également avoir des connaissances suffisantes en °usûl, en langue arabe, en grammaire et en rhétorique, ainsi qu'une intelligence lui permettant une claire appréciations des textes et des faits rapportés. 

 

Le Mujtahid limité doit obligatoirement délivrer ses fatâwâ° selon l'avis conforme à la majorité des juristes de son madh-hab (al mash-hûr), et [en cas de divergence au sein du madh-hab], il suivra l'avis le mieux argumenté (ar rajîh) qu'il aura lui-même déterminé. En cas d'équivalence des opinions, il pourra soit amener son questionneur à l'une de ces opinions, soit lui laisser le libre choix. Dans ce cas, il faudra tenir compte du degré de science du questionneur.


Al Qarâfî soutient la position de ceux qui donnent au Muftî la possibilité de choix en cas d'équivalence d'opinion [sur un cas sujet à divergence], tandis que Ash Shâtibî s'y oppose [...] Il pense en effet que le libre choix risque de s'effectuer selon un penchant naturel de l'homme, alors que le rôle de la Sharî'ah est justement d'éviter une détermination fondée sur les penchants naturels. D'autre part, soutenir que la muqallid peut choisir indifféremment l'une des solutions possibles est une thèse qui n'est fondée sur rien, car il lui est clairement interdit de délivrer des fatâwâ°. Et il est également bon de signaler les erreurs qui proviennent de l'exploitation des épîtres classiques de fiqh où l'on peut rencontrer des opinions exprimant des généralités que le législateur a particularisées ailleurs, de même que l'on peut y rencontrer des avis faibles.


Aussi, des pseudos Muftî délivrent des fatâwâ° alors qu'ils sont incapable d'analyser grammaticalement la formule de la Basmalah, ceci parce qu'ils ont seulement appris les paroles de Mâlik à ce sujet. D'après Al Mazîrî, cela n'ont pas le droit de s'ériger en Muftî. Et sache que le Muftî est le porte parole d'Allâh. Et s'il fait dire à Allâh ce qu'il n'a pas dit, il tombe sous le coup du
hadith bien connu [rapporté par l'Imâm Al Bukhârî où le Prophète a dit : « Que celui qui me fera dire ce que je n'ai pas dit aille prendre place en Enfer ! »].


Le muqallid qui cherche a procédé au qiyâs d'après les opinions de son Imâm doit se comporter par rapport à ses opinions de la même manière que l'Imâm se comporterait à l'égard des paroles du Prophète
(salla Llâhu alayhi wa sallam), c'est-à-dire suivre la méthodologie que l'Imâm a définit. C'est pour cette raison que le droit d'inférer est strictement réservé aux savants qui connaissent bien les mécanismes de déduction syllogistique et le système des fondements de la jurisprudence (al °usûl).


Sache aussi qu’une personne pourvue de connaissance sans intelligence ou d’intelligence sans connaissance est inapte à se comporter en Muftî, aussi bien envers elle-même qu'envers les autres.


Les commentateurs de la
Risâlah [de l'Imâm Ibn Abî Zayd Al Qayrawânî] qualifient la désignation, par la simple hérédité, d'un ignorant à des charges comportant des responsabilités juridiques, comme étant une innovation blâmable.

 

Quelqu'un de particulièrement doué et disposant de sérieux ouvrages de références est considéré comme un homme de science car on peut posséder le savoir sous deux formes : soit dans la tête, soit dans les livres. Cependant, le savant des livres a absolument besoin de consulter fréquemment ses livres. Ibn 'Abd Is Salâm a d'ailleurs dit : « Nul ne peut délivrer une fatwâ° valable s'il ne relit pas entièrement le Tahdhîb tout les ans. » Et je dis qu'en notre temps, le Mukhtasar de Khalîl remplace notre Tahdhîb. Notre maître Habîb (qu'Allâh lui fasse miséricorde)a ainsi dit que [le Mukhtasar] Khalîl doit être relu au moins deux fois par an.

 

« Nous avons signalé déjà que les fatwas doivent être rendues conformément soit au mash-hûr (l'avis prépondérant des savants d'un madh-hab) soit au rajîh (l'avis le plus solidement argumenté). En cas de divergence, le rajîh est préférable au mash-hûr. Parfois, on désigne le mash-hûrcomme étant l'opinion qui s'appuie sur les arguments les plus solides ; dans ce cas, il devient le synonyme de rajîh.


Sache aussi que, dans la
Mudawwannah, les propos de Mâlik priment sur ceux de Ibn Al Qâsim, que ceux de Ibn Al Qâsim priment sur celui des autres juristes, et que les opinions des autres juristes priment sur ceux que Ibn Al Qâsim expriment en dehors de la Mudawwannah. Ceci est ce qui fut décrétée dans la jurisprudence de Cordoue (Qurtubah). Ceci est valable pour ceux qui ne sont pas apte à exercer l'ijtihâd. Quant aux Mujtahidîn, ils doivent juger conformément aux résultats de leur ijtihâd.


Sache aussi que l'opinion faible s'oppose au
rajîhet que l'opinion isolé s'oppose au mash-hûr.

 

Et sache que le juriste serait dans l'erreur s'il se contenterait de rendre une sentence correspondant à une thèse données sans s'efforcer de savoir si cette thèse est valable. Et Al Bâjî a dit, citant une personne digne de fois : « Un question fut soumise à un Muftî durant mon absence. Celui-ci donna son avis. Mais lorsqu'il apprit, à mon retour, que le cas m'intéressait, il rendit, à la suite de mon intéressement, une fatwâ° contraire à la précédente. » Le consensus des savants interdit un tel agissement. »

 

Fin de citation.

 

Source : Al Lawâmi' de l'Imâm Muhammad Ibn Muhammad Sâlim (qu'Allâh lui fasse miséricorde).


Par at-tawhid.net - Publié dans : Fondements de la jurisprudence Malikite
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