L’Aumônerie de l’armée est désormais ouverte aux non-chrétiens

Le service – qui fête cette année 2023 ses 140 ans – intègre depuis le 1er janvier des aumôniers ...
L’Aumônerie de l’armée est désormais ouverte aux non-chrétiens

Le service – qui fête cette année 2023 ses 140 ans – intègre depuis le 1er janvier des aumôniers musulmans et juifs. Cette réforme répond à l’évolution de la société suisse

Remplaçant du chef de l'Aumônerie de l'armée, le Jurassien Noël Pedreira présente ici les deux nouvelles insignes vestimentaires intégrées au service: le croissant islamique pour les musulmans et les Tables de la Loi pour les juifs. Les aumôniers chrétiens continueront de porter la croix. Remplaçant du chef de l'Aumônerie de l'armée, le Jurassien Noël Pedreira présente ici les deux nouvelles insignes vestimentaires intégrées au service: le croissant islamique pour les musulmans et les Tables de la Loi pour les juifs. Les aumôniers chrétiens continueront de porter la croix.

L’Aumônerie de l’armée suisse prend un nouveau virage. Pour la première fois de son Histoire, ce service qui célèbre cette année ses 140 ans permet l’intégration d’aumôniers non-chrétiens, soit musulmans et juifs. Cette réforme est entrée en vigueur le 1er janvier. De nouvelles insignes ont été créées pour les vestes militaires : le croissant islamique pour les musulmans et les Tables de la Loi pour les juifs. « Cette réforme répond à l’évolution de la société suisse, beaucoup plus multiculturelle et variée qu’à l’époque. Les gens ont aussi un lien différent avec la religion. On s’est rendu compte que les personnes les plus adéquates et compétentes pour accompagner les militaires ne sont pas exclusivement issues des Eglises catholique et protestante, mais qu’on peut les trouver aussi dans d’autres communautés religieuses », explique le Jurassien Noël Pedreira, remplaçant du chef de l’Aumônerie de l’armée.


Accompagnement et écoute

Depuis 1883, le service propose aux recrues et soldats un accompagnement spirituel et une écoute. Et le fait que le nombre de fidèles tend constamment à la baisse dans les Eglises n’enlève rien à l’importance de la mission de l’Aumônerie de l’armée, selon Noël Pedreira. « Nous sommes avec des personnes qui prennent des distances vis-à-vis des institutions religieuses, mais qui continuent d’être travaillées par des questions de sens, d’existence, de spiritualité et de convictions. Dans le cadre militaire, ce sont justement ces questions-là que les aumôniers, par leur présence auprès de la troupe, accompagnent ». L’Aumônerie de l’armée a par ailleurs connu un regain d’intérêt après la crise du Covid-19. « Il y a après chaque mobilisation une sorte de redécouverte du rôle de l’aumônier. Pendant la crise du coronavirus, nous avons accompagné les milliers de militaires engagés. Ce soutien a été précieux, par exemple lors de journées marquantes à l’hôpital où l’on a fait sortir des corps, morts du Covid. Il était important pour les militaires d’avoir une oreille attentive vers qui se tourner pour confier ce qu’ils avaient sur le cœur », raconte Noël Pedreira.

L’Aumônerie de l’armée compte 180 personnes, dont de nombreux miliciens, encadrées par cinq responsables occupant l’équivalent de trois postes de travail à plein temps.

Noël Pedreira: « Quand un lien de confiance se crée, le militaire va spontanément se tourner vers l’aumônier de sa troupe »

/rch


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